Mortalité des anguilles par les turbines hydroélectriques
Tendance : inconnue
Mise à jour le 10 décembre 2020
Jeux de données associés
Estimation des densités d’anguilles argentées
Les mortalités sont évaluées à 3,1% de la production en Loire (soit 9 831 anguilles argentées) et 2,2% en Vendée et Sèvre niortaise (soit 2 687 anguilles argentées).
Description de l’indicateur
L’estimation de la mortalité des anguilles due aux turbines hydroélectriques est issue de l’étude « Estimation de l’impact des ouvrages hydroélectriques lors de la dévalaison des anguilles et des saumons dans les turbines du bassin Loire-Bretagne ». Cette étude avait pour objectifs de :
- estimer la production des cours d’eau en smolts et en anguilles argentées (respectivement saumons et anguilles prêts à dévaler vers la mer),
- rassembler le plus d’informations sur les caractéristiques des turbines (turbine en service, vitesse de rotation, diamètre des pales, puissance turbinée, etc.) et mettre en place une base de données Loire-Bretagne sur les ouvrages hydroélectriques compatible avec le ROE (référentiel des ouvrages à l’écoulement),
- modéliser la part de poissons transitant par les turbines ainsi que la mortalité subie dans les turbines à l’échelle du bassin Loire-Bretagne.
Méthode de calcul
Estimation du flux d’anguilles argentées
Afin d’estimer les mortalités induites par les ouvrages hydroélectriques, il est nécessaire de connaitre le nombre de poissons situés en amont de chaque ouvrage. Cette donnée est obtenue à partir du modèle Eel Density Analysis (EDA version 2.1) qui est utilisé dans le cadre du rapportage européen sur l’anguille et qui se base sur le RHT. Les productions d’anguilles argentées sont prédites en faisant l’hypothèse qu’une population d’anguilles jaunes produit annuellement 5% de son effectif en anguilles argentées.
Pour l’année 2009, le modèle EDA estime une production de 315 milliers d’anguilles argentées sur le bassin de la Loire, et 124 en Vendée – Sèvre niortaise.
Construction d’une base de données sur les ouvrages hydroélectriques
Une fois les productions des cours d’eau estimées, il est nécessaire de disposer d’informations les plus précises possibles sur les caractéristiques des ouvrages hydroélectriques. Pour ce faire, nous avons récupéré l’extraction du Référentiel des Obstacles à l’Ecoulement (ROE) de mai 2014 sur le bassin Loire-Bretagne. Cette base de données présente les données référentielles des ouvrages (géolocalisation, nom, etc.) mais ne possède pas encore de données attributaires (notamment caractéristiques des ouvrages). Ainsi, nous avons lancé une enquête à l’échelle du bassin Loire-Bretagne et à destination des services départementaux de l’ONEMA afin de récupérer ces informations.
Dans le bassin de la Loire, sur les 749 ouvrages référencés dans le ROE en « Energie et hydroélectricité », nous avons pu obtenir des informations (complètes ou partielles) sur 387 d’entre eux (soit 51,7%).
Modélisation des mortalités dans les turbines
La mortalité au niveau des ouvrages varie en fonction de la prise d’eau, de l’importance du débit turbiné, des types de turbines et de leurs caractéristiques. Les turbines les plus fréquentes en Bretagne et sur le bassin de la Loire sont de types Francis et Kaplan.
La structure en taille des anguilles est considérée dans le calcul de la mortalité moyenne par turbine. Pour chaque ouvrage, la répartition en classe de taille des anguilles argentées est calculée à partir de la distribution en classes de tailles obtenue en pêche électrique sur la période 2009 à 2011. La structure en taille de la population dévalante est calculée pour différentes classes de distance à la mer. La mortalité est ensuite calculée en faisant la moyenne pondérée des mortalités par classes de tailles.
Pour les anguilles argentées, les mortalités dans les turbines sont en moyenne de 46% pour les Kaplan et de 89% pour les Francis. La moyenne des mortalités des turbines (71%) a été prise comme référence pour les turbines dont le type n’était pas identifié.
Le croisement des données de mortalité et de production pour chaque espèce donne les niveaux de mortalité pour différents scénarios.
Résultats
Les mortalités sont évaluées à 9 831 anguilles argentées (soit 3,1% de la production en Loire) et 2 687 anguilles argentées (soit 2,2%) en Vendée et Sèvre niortaise.
Une simulation des effectifs présents si le libre franchissement à la montée des poissons migrateurs était rétablie (sans amélioration à la dévalaison) est également effectuée. Dans ce scénario, les mortalités s’établissent à 10,1% (Loire) et 2,7% (Vendée et Sèvre niortaise) chez les anguilles argentées.
Pour l’anguille, l’aménagement des dix ouvrages les plus impactants permettrait également un gain non négligeable en terme de réduction du pourcentage de mortalité dû aux turbines, avec un gain en nombre d’anguilles argentées qui serait de 1 395 (dans la situation actuelle)
Consultation des données
Afficher en pleine pageSource des données
4 janvier 2015
70,9 MB
Mortalité cumulée des saumons et des anguilles dans les turbines du bassin Loire-Bretagne
Cédric Briand , Marion Legrand , Pierre-Marie Chapon, Laurent Beaulaton, Gaëlle Germis, Marie-Andrée Arago, Timothée Besse, Laura De Canet, Pierre SteinbachL’effet des barrages sur la mortalité en dévalaison est simulé à l’aide de modèles de répartition et de mortalité dans les ouvrages hydroélectriques à l’échelle de Loire-Bretagne (155 000 Km2).
En savoir plus
7 mars 2017
810,5 KB
Turbines ichtyophiles et dispositifs d'évitement pour les anguilles en dévalaison
LOGRAMIRapport du Tableau de bord Anguille du Bassin Loire.
Les densité d’anguilles est estimée par le modèle Eel Density Analysis (EDA) à 1 ang. /100m² en moyenne sur le bassin Loire, soit 76% du maximum estimé depuis 2007. La tendance est stable de 2010 à 2015. 27% des smolts produits sur le bassin de la Loire sont tués par les ouvrages hydroélectriques (soit 26 872 smolts). Densité moyenne d’anguilles
Mortalité des smolts par les turbines hydroélectriques